Sirène de gueules
Je suis sirène de Garonne,Je n’ai point connu ma daronne ;Un ondin qui veut plaisanterDit que ce fut une baronne.
Je suis sirène de Garonne,Je n’ai point connu ma daronne ;Un ondin qui veut plaisanterDit que ce fut une baronne.
La chaleur entre et nous écrase,Mieux vaudrait bâtir une caseOmbragée, au fond de la brousse,Loin des rayons qui tout embrasent.
Nul ne verra l’autre sans l’une,Ni notre Terre sans la Lune ;Ainsi parlait un rimailleurDans un troquet de Pampelune.
Je vole mal, je parle mal,Je suis un sinistre animal ;Mais serais-je plus avancéSi j’étais un bestiau normal ?
Grâce à mon profil démoniaque,Je trouve assez paradisiaqueCet endroit de malédictions,Mais les gardiens sont des maniaques.
Je vivais mieux sans les primates,Je vivrai mieux si je les mate.Qu’ils soient expulsés de chez moi !Qu’à d’autres cieux ils s’acclimatent !
Nos douze milliards de brebisQui de laine ont un bel habitSont des compagnes élégantes,Mais la plus belle, c’est Gaby.
Voici, dit le Seigneur Dauphin,Le commencement de la fin :Moins de sirènes en Garonne,Dans les cieux, moins de séraphins.
Tu me dis que j’ai trois égaux,Mais l’as de pique est un nigaud ;Je ne parle pas des deux autres,Ils ne valent pas un mégot.