L’ange Canterel
J’habite au fond des limbes mornes,C’est nul, c’est d’un ennui sans bornes ;Ma façon de me divertir,C’est de souffler dans une corne.
J’habite au fond des limbes mornes,C’est nul, c’est d’un ennui sans bornes ;Ma façon de me divertir,C’est de souffler dans une corne.
Cet être est un farceur notoire,Il dit qu’il va t’offrir à boireMais c’est toujours partie remise ;Tu peux ignorer son histoire.
Indifférent au thermomètre,De mes degrés je reste maître ;Je plains les malheureux serpentsQui n’ont jamais rien à se mettre.
Ce passage nous téléporteEn sens unique, mais qu’importe !Nous sommes des preneurs de risque,Nous ne sommes pas des cloportes.
C’est l’hiver, alors je me barre ;La neige c’est pour les barbares,Moi je descendrai la DordogneÀ bord d’une vieille gabarre.
J’ai voulu être mise en serreCar l’hiver est mon adversaire ;Ainsi j’ai mon confort pour lireDes ouvrages de Michel Serres.
Meuble du royaume de France,Je suis objet de remembrance ;Un héraldiste en fit le thèmeD’une amusante conférence.
En hiver je me rends utile,Je réchauffe des volatilesEn évitant de les brûler ;C’est une démarche subtile.
Ce monstre de gueules et d’or,Il attend l’ambimatador ;Mais celui-ci, rempli de crainte,S’est planqué dans un corridor.