Reine des impermanences
Je gouverne le périssable,Les bulles, les châteaux de sable,Je fais des lois sans queue ni têteAux amendements inclassables.
Je gouverne le périssable,Les bulles, les châteaux de sable,Je fais des lois sans queue ni têteAux amendements inclassables.
Cet invisible prédateurSe conduit comme un malfaiteur ;Il vend sa proie au plus offrant,Ce n’est qu’un prévaricateur.
Je suis une lune vorace,J’avale les astres qui passentEn travers de ma trajectoire ;Je les plonge sous ma surface.
Ce sanctuaire est sans idoles,Sans desservants et sans symboles ;Juste, parfois, deux ou trois fleursQu’y déposent des bénévoles.
Je me déplace en soulevantToujours mes jambes de devant ;Mes frères veulent m’imiter,Leurs résultats sont décevants.
Je viens d’un pays très lointain,Différent d’ici, c’est certain ;Printemps ici, là-bas l’automne,Quand c’est le soir, c’est le matin.
Lire en moldave, en japonais,C’est bonnet blanc et blanc bonnet ;Si c’est du papier je m’en torche,C’est l’usage que j’en connais.
Au seuil de chaque jour nouveauJ’active un de mes deux cerveauxTandis que l’autre se repose ;Je ménage ces deux rivaux.
Mi-cervidé, mi-démoniaque,Je suis un buveur d’ammoniaque ;Ce breuvage peut exalterMon ego mégalomaniaque.