Arthur (encore)

Rimbaud

Portrait de Picasso

Poèmes qu’autrefois nous avons entendus,
Sans même qu’à l’instant notre esprit les questionne…
Or, depuis ce temps-là, dans nos coeurs ils résonnent
De leur sens chaque jour un peu plus étendu.

Poète coutumier du mot inattendu,
Toi que tes propres vers plus d’une fois étonnent
Tu as construit un temple aux immenses colonnes
Sans qu’un pareil travail ne te fût trop ardu.

Tu n’y habites plus, la terre a pris ton corps,
Tu savais que la gloire est plutôt pour les morts…
Et nous te connaissons par un modeste livre.

Qui viendra nous offrir un trésor aussi pur,
Qui chantera demain comme un nouvel Arthur,
Qui lancera sur l’onde un nouveau bateau ivre ?