Agonie à Roncevaux
C’est le comte Roland, où donc est sa grandeur ?
Ce vaincu, ce mourant s’appuie contre une souche,
Son orgueil avec lui se flétrit et se couche,
Le voici regrettant son ancienne verdeur.
Or, en nulle occurrence il n’a manqué d’ardeur,
Mais le doigt de la Mort en cet instant le touche,
Plus d’épée en sa main, plus de cor en sa bouche,
Mais des membres mourants où s’en vient la froideur.
À Roncevaux, pourtant, sereine est la nature
Qui de son Créateur est une portraiture ;
Car jamais on ne vit un ouvrage plus beau.
Le poète impérial prépare une louange,
Les peintres de la Cour pensent à des tableaux,
Et, dans le ciel de Dieu, j’entends prier les anges.
Texte de l’oraison funèbre d’Olivier par Roland :
Sire Cumpaing, tant mar fustes hardiz !
Ensemble avun estet et anz et dis ;
Nem fesis mal ne jo nel te forfis.
Quant tu es mor[t], dulur est que jo vif !
Ma tentative de traduction:
D’être vaillant, seigneur, mal vous en prit.
Un temps pour deux, les ans, les jours aussi,
Ni tu ne m’as, ni je ne t’ai failli,
Or, tu es mort ; et j’ai douleur de vivre.
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Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/?s=Roncevaux
ainsi que
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/comte-qui-ne-fis-onc-compte-de-la-grandeur
et aussi
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=bellay/comte-qui-ne-fis-onc-compte-de-la-grandeur
sans oublier
http://nouvelleheraldie.blogspot.com/2018/11/agonie-roncevaux.html
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Époustouflant…
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Pingback: Agonie à Roncevaux – Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)
Dans le droit chemin
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L’archange en automne
Montre sa route à Roland,
Mais c’est dans son rêve.
Pierrette en Héraldie
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