Cérémonie presque barbare
Le spectre fait sonner la trompe qu’il embouche.
Il parle, revêtu de ses sombres habits,
Et dans la catacombe où son timbre vrombit,
Tremble une stalactite à la lueur farouche.
Il lance sa parole obscure, à pleines louches,
Sans jamais ralentir son abondant débit ;
Le public prend courage, et, patient, la subit,
Et ce spectre bavard en remet une couche.
On ne sait si, dehors, c’est l’aurore ou le soir ;
Seuls des privilégiés ont eu de quoi s’asseoir.
Qui inspire le spectre ? Est-ce bien Baudelaire ?
Ah ! Plus d’un auditeur se dit, dans un frisson,
Qu’on est vraiment maudit si les mots tutélaires
D’un éloge funèbre ont un goût de glaçons.
Voir
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/le-tombeau-de-charles-baudelaire
ainsi que
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=mallarme/le-tombeau-de-charles-baudelaire
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