Du Bellay à Roncevaux

roncevaux

Vitrail à Roncevaux

Le neveu trépassant élève un cor d’ivoire,
Un ange prend son âme en cet instant fatal.
Il abandonne aux monts ses armes de métal
Et de plusieurs chevaux la sereine mémoire.

Il ne sait si, mourant, il obtint la victoire ;
Il songe aux pleurs de sa promise au corps nymphal
Et trouve que sa mort n’a rien de triomphal.
Mais bon, raisonne-t-il, j’ai fait ça pour la gloire.

L’empereur qui semblait au-dessus des humains
Voit s’écouler ses pleurs et trembloter ses mains ;
Il se sent comme un arbre abattu par la foudre.

Plus sombre est son regard que la face des cieux ;
La montagne se dit qu’un éclair de ses yeux
Frappant les grands rochers, les réduirait en poudre.