Vincent Hyspa voit un baromètre

Nymphe-et-satyre-1715-16-Antoine-Watteau

Toile de Watteau

Printemps dont l’an dernier se réchauffait mon âme,
Tu es froid cette année, je le dis et proclame !
Je te connus, brillant et joyeux dans les coins
Où j’allais caresser les belles, faisant foin

De raison, de décence ainsi que de mesure.
L’herbe jeune était tiède au gré de nos désirs ;
Le soleil lui donnait un éclat de saphir
Et le vent dans les bois répandait son murmure.

Le ciel de cette année me semble un ciel d’hiver,
Les sentiers, des torrents aux trop boueuses rives ;
De rustiques amours, c’est ainsi qu’on se prive,

L’herbage est trop mouillé, même s’il est bien vert.
Allons donc nous chauffer au bon feu de la forge ;
Buvons une infusion contre le mal de gorge.