La torpeur

chatdelafleuristesdoisneau

Photographie de Doisneau

La torpeur qui s’installe aux premiers jours d’automne
Endort les banlieusards au petit matin gris.
J’ai vu ça très souvent, je n’en suis pas surpris,
Et nul, autour de moi, d’ailleurs, ne s’en étonne.

Le chat dans le jardin, frileux, se pelotonne
Au creux de l’herbe morte. Il n’entend plus les cris
Des oiseaux migrateurs qui, ce matin, ont pris
Route vers les lointains. Il repose, il ronronne.

Et je pense que c’est ce chat qui a raison,
Immobile et paisible auprès de ma maison :
A moi, l’agitation ne me dit rien qui vaille.

Peut-être il fait marcher son imagination
Et voit autour de lui des rats en perdition,
Peut-être, il ne voit rien qu’une obscure grisaille.