Arbres impériaux

tree

Ces arbres ont grandi sur la vaste terrasse,
Adoucissant l’ardeur des étés assoiffants ;
Sous leur ombre un penseur s’en va philosophant
À propos des rapports du temps et de l’espace.

Ceux-là ne craignent point la neige ni la glace
Sous lesquelles je vois leurs sommets triomphants ;
Ils savent consoler le vieillard et l’enfant,
De tendres amoureux près d’un d’entre eux s’enlacent.

Ces lieux sont fréquentés par un petit ours brun
Qui de l’air forestier savoure les parfums ;
Nous le voyons aussi danser dans l’aube claire.

Quoi de plus apaisant qu’un grand arbre qui dort ?
La dryade en rêvant peigne ses cheveux d’or,
Songeant sans désespoir aux ans qui s’en allèrent.