Chantecler du bout de l’an

coq

C’est un an qui s’ajoute, un an qui se soustrait.
Maître Coq bat de l’aile et jamais ne s’envole ;
Les poules sont à lui, les sages et les folles,
Qu’il instruit sans tomber dans un discours abstrait.

Or, j’aime, au long du jour, écouter ses paroles,
Car tantôt ça m’instruit, tantôt ça me distrait ;
D’une poule ou de l’autre il brosse le portrait,
Ou nous fait découvrir le pouvoir des symboles.

Comme des oisillons au sortir de leur nid,
Les poussins, ses enfants, découvrent l’infini ;
Heureux gallinacés, il faut tenter de vivre !

Et j’admire ce coq, qui pour son devoir vit,
Qui chante le matin (nous en sommes ravis,
Puisque sa belle voix résonne comme un cuivre).