Pauvre chevalier des alpages

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Son manteau pour l’hiver a de trop courtes manches ;
Il nourrit son cheval avec de fins copeaux.
Le pauvre chevalier n’a jamais de repos,
Elle n’est pas pour lui, la trêve du dimanche.

Il ne peut en été boire une bière blanche,
Après une bataille, il n’est jamais dispos ;
Que n’est-il un évêque à l’imposant chapeau,
Ou même, un éleveur dans son chalet de planches !

Un noir démon lui dit que son mal s’accroîtra
Quand il aura perdu la force de ses bras ;
Que n’est-il un bourgeois au fond de sa boutique !

Mais il est chevalier, l’hiver comme l’été,
Sans aucun serviteur, valet ni domestique,
Il conclut cependant : «Tant qu’on a la santé» !