Marcheur anonyme

tesem

Le vagabond sans nom traverse un temps d’orage,
Il sait qu’un inconfort n’est pas une douleur,
Il sait que les ennuis ne sont pas des malheurs,
Que même par ce temps, le ciel n’a point de rage.

De plusieurs lointains lacs, il connaît les rivages,
Où l’eau prenait parfois de splendides couleurs ;
Le chemins ont leur loi, les grands lacs ont la leur,
Ce sont des vérités qu’on reçoit sans tapage.

Devant un contretemps, ce vieux routard, au lieu
D’imaginer soudain la malice d’un dieu,
Garde le plus grand calme et commence une enquête.

La sagesse précaire, elle est là, dans ses yeux
Dont parfois je saisis un regard curieux :
Car alors, il s’enquiert de la prochaine fête.