Un hommage à Pouchkine

vasnetzoff

Toile de Victor Vasnetsoff

Le fier Oleg sur un cheval
De son palais s’éloigne ;
Plus d’un ministre et d’un vassal
De sa grandeur témoignent.

Ils trouvent, au bout d’un moment,
Pas très loin du rivage,
De vénérables ossements
Sous les herbes sauvages.

Le prince a posé son soulier
Doucement sur le crâne
Du cheval, jadis familier ;
Puis il parle à ses mânes.

— « Dors, solitaire compagnon,
Te survit ton vieux maître ;
Et quand mes derniers jours viendront,
Tu ne pourras renaître
Pour offrir ton sang chaleureux
Sur ma tombe vermeille ».

Mais caché dans l’ossement creux
Un serpent se réveille :
Il s’enroule autour du talon
Comme une corde mince.
À peine un cri, ce n’est pas long,
Et c’est la fin du prince.