Corbière voit une rose

Old-Man-Reading

Toile de Mindy Goldman

Il n’est pas oublié, le parfum d’une rose
Que j’ai cru respirer, m’endormant, l’autre soir.
La suite du sonnet, l’écrire ici je n’ose
Où tous les habitants du monde iront la voir.

De soi-même on n’a deuil, pitié, ni désespoir.
Pour profiter du jour, un vieillard se repose
Sitôt que c’est possible, ou, tel un vieux miroir,
Fait surgir des reflets dans ses vers et sa prose.

L’hiver de notre vie ne va pas vers l’été.
D’avoir été heureux (et nous l’avons été),
C’est de quoi mitiger ce crépuscule sombre.

Lisons donc de beaux vers dans ce restant de jour,
Ils ne sont point gravés au marbre pour toujours,
Ils sont comme la neige amoncelée dans l’ombre.

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