Armand Silvestre
Toile de Edvard Munch
Ceux sur qui, du trépas, passe la froide haleine,
Et qui sont amenés à quitter leurs pareils,
Ont-ils le souvenir de ce brillant soleil
Et des petits oiseaux picorant sur la plaine ?
Ont-ils le souvenir d’avoir, vêtus de laine,
Traversé la montagne aux feuillages vermeils,
D’avoir pris du café brûlant, à leur réveil,
Et d’avoir bavardé sous une lune pleine ?
Ils n’ont nul souvenir, n’entendent point nos pleurs,
Et n’éprouvent le chaud, le froid, ni la douleur.
Nous restons après eux, nous, pauvres créatures
Ayant accumulé l’inutile savoir,
Ne sachant point gérer ce pitoyable avoir,
Et contents, cependant, de la douce Nature.
Voir
http://www.forum-metaphysique.com/t4253p340-sagesse-du-pluvian#409881
ainsi que
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/scepticisme
et aussi
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=silvestre/scepticisme
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