Une révélation matinale

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Collage de Max Ernst

Rêvant d’une interprète en savoureux costume,
Je la vois s’étourdir aux vapeurs de l’encens,
Puis, dans l’obscur du temple à lents gestes dansant,
Flotter dans l’infini comme vole une plume.

Le sens de l’univers dans mon esprit s’allume,
J’entends battre le coeur de ce cosmos pensant,
Je l’entends prononcer des mots évanescents
Qui font sourire un peu les démons dans la brume.

Trois anges vont chanter, pour me faire plaisir,
La touchante saga des ailes du désir,
Gravant dans ma mémoire un air impérissable.

Serais-je devenu un pareil découvreur ?
Regardant de plus près, je perçois mon erreur :
Quelquefois, le matin, ma cervelle est de sable.