La rose
Illustration de Flaviasorr
Si responsable fut le prince de sa rose,
Pourquoi la plongea-t-il dans un tel désespoir ?
Il ne lui écrivit, ni en vers, ni en prose,
Et sans un mot pour elle, il mourut, un beau soir.
Qui la voit maintenant, qui la sent, qui l’arrose ?
Seule et vaine elle pousse et fleurit dans le noir,
Au coucher du soleil sa splendeur qui s’expose
S’augmente de ceci, que nul ne peut la voir.
Le cadavre du prince appartient à la Terre
Et son astéroïde à la fleur solitaire
Ecoutant tristement les soupirs des volcans.
Et certains jours encore elle voudrait bien croire
A une autre façon de raconter l’histoire
Et pense « Il reviendra, il reviendra… mais quand ? »
Voir
http://www.forum-metaphysique.com/t4592-nuits-de-2010#132370
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Jeune déserteur
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Le prince dut quitter sa rose,
C’est dit en excellente prose
Dans un livre que j’ai chez moi ;
Seules les eaux du ciel l’arrosent.
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Je bute depuis plusieurs jours sur un aphorisme, au départ, j’ai pensé “L’homme est pétri de contradictions, s’il survit à son chaos, c’est que parfois, un regard le trouble.” Mon hésitation vient que je ne sais pas d’où vient le chaos. Est-ce les contradictions qui se posent à l’homme à chaque fois qu’il croit tenir quelque chose de solide quand il pense à la vie, quand il cherche une raison à son existence ? Est-ce cet échec perpétuel qui le fait souffrir ou est-ce le sentiment d’avoir été déraciné en naissant ? Remarque que ces deux questions se rejoignent, si on cherche un sens à sa vie c’est qu’il a été perdu, le paradis. Tu penses quoi de ça s’il te plaît ?
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La principale contradiction vient des tentatives que firent différents adultes (prêtres, parents et profs) pour nous proposer toutes sortes d’explications et de justifications, pour nous mettre aux normes.
Au fond de soi-même, presque chacun se rend compte qu’il ne faut pas chercher une cohérence globale dans la réalité, mais plutôt en créer une, localement, comme Robinson qui aménage son île (et parvient même à la partager avec son invité Vendredi).
«Survivre» au chaos c’est plutôt surnager, ou surfer.
Le regard de Vendredi peut-il troubler Robinson? Le roman ne le dit pas, ou alors celui de Michel Tournier.
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Je sais bien la source qui coule et fuit
Malgré la nuit
Cette éternelle source est hors de vue
Moi je sais bien là où est sa venue
Malgré la nuit
Je n’en sais l’origine n’en a point
Mais je sais que toute origine en vient
Malgré la nuit
Je sais qu’il n’est nulle chose si belle
Et que les cieux et la terre boivent en elle
Malgré la nuit.
C’est de Saint Joie de la Croix, ouah le lapsus ! Il est beau celui-là, au lieu de Saint Jean de la Croix. Il y a quelque chose à faire avec. Je pense à lui parce qu’il a utilisé aussi le regard comme métaphore de l’amour, magnifiquement, ce qu’il y a de troublant, c’est le cas de le dire, aussi, c’est que c’est en parlant d’un être immatériel qu’il a employé ces mots :
Quand tu me regardais
Tes yeux venaient graver ta grâce en moi
C’est pourquoi tu m’aimais
Et les miens avaient droit
D’adorer tout ce qu’ils voyaient en toi.
La nuit c’est le chaos, pour lui je crois, “Malgré la nuit”. Je ne suis pas croyant, ou je ne me sais pas croyant, mais sa poésie me parle, ainsi que celles d’autres mystiques, depuis longtemps, c’est de la poésie amoureuse. C’est vraiment fascinant qu’ils disent à la perfection, ce qu’est le sentiment amoureux, difficile de trouver plus puissant et en même temps, leur amoureux ne vise pas un être de chair et d’os, enfin, visant cet être immatériel qu’ils appellent Dieu, il vise l’humanité entière et peut-être même au delà, l’univers.
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Je rame aujourd’hui, c’est fou ce que je rame. Rien du coté de l’écriture et pour ce qui est de la lecture, pas mieux, quasiment, une page par-ci par-là, mais rien de plus. Si une conversation avec toi, juste au-dessus et avec Dernier endormi dont j’apprécie beaucoup l’écriture aussi. Du coup, j’ai essayé le bricolage, Cioran le recommande, ça a plutôt bien marché. Avec des boîtes à ossements qui étaient à l’abandon dans une menuiserie, j’ai fait des jardinières dans lesquelles on va planter des bambous. On va leur mettre des roulettes pour pouvoir les déplacer sur la terrasse et ainsi nous protéger du soleil, du vent, de la vue de la route, selon ce qui nous indispose. J’ai fais ça en désespoir de cause. En fait, je n’avais qu’une idée en tête, boire, je l’ai d’ailleurs encore à cette heure-ci. J’ai tout ce qu’il faut à la maison pour “anesthésier la douleur”, comme dit Dernier Endormi, et en particulier du Rhum blanc, du citron vert et du sirop de sucre de canne, de quoi passer un bon moment, mais je m’y refuse. Je ne sais pas pourquoi, pourtant ça craint un peu. J’ai un côté maso. On m’a déjà proposé un traitement sur du long terme, mais j’ai laissé vite tomber, ça doit être mon éducation chrétienne qui me pousse à accepter la douleur, il faut juste que je fasse attention de ne pas trop pousser le bouchon. Avant je pensais que tout le monde vivait ce que je vivais, et puis je me suis rendu compte que non, on me l’a fait comprendre, en tous les cas, les médecins. Je me sens sur une frontière, celle de la folie et de la réalité, je suis entre les deux, j’essaie d’assurer le change quand je ne peux pas faire autrement, au travail en particulier, pour le reste, j’évite de devoir assurer des discutions, j’invite très peu, c’est un effort le plus souvent, et travailler me demande une énergie phénoménale, mais je crois que je travaille plutôt bien. En ce moment je vais travailler à domicile, Covid oblige, je rencontre les familles, et le contact est bon, j’ai fais ça pendant presque 15 ans, du domicile, avec des enfants parfois gravement atteints que j’ai accompagnés jusqu’à la mort. Je n’ai jamais lâché un enfant parce que c’était trop dur psychologiquement d’intervenir, comme certains de mes collègues qui craquaient, moi pas, jamais, jusqu’au bout, du bout, du bout. Une fois des parents m’ont appelé un samedi, je ne travaillais pas, leur enfant était en réanimation, son cas était désespéré, il était dans le coma, ils allaient le débrancher de son respirateur et bien avant qu’ils le fassent, les parents m’ont appelé pour me demander si je voulais lui dire au revoir. J’y suis allé. C’est bizarre, je suis à la fois d’une grande fragilité, comme je l’ai exprimé au début du message et en même temps, dans certaines circonstances, comme celles-là, je tiens plutôt bien la route, ça a été aussi le cas pour ma mère. J’ai fait aussi un stage en soins palliatifs en master de psychologie qui s’était très bien passé, le directeur de l’hôpital voulait m’embaucher à l’issue de mon stage mais je n’avais pas le diplôme… C’est stupide. Je faisais le taf, pareil, les cas les plus durs, les gens les plus désespérés, j’arrivais à leur redonner un peu de vie, je ne faisais pas grand chose pour cela, je laissais aller ma nature curieuse, en gros je leur demandais qui ils étaient, rien de plus. J’ai de belles anecdotes à raconter. Pleins. Vendredi je suis allé m’occuper d’un jeune trisomique, de 13 ans, ça faisait la quatrième fois que je le voyais, les premières visite, il était très réticent, très peu causant, et petit à petit je le sens prendre confiance, il me parle de plus en plus et il joue aussi. Nous avons joué au tennis, j’ai senti qu’il prenait un très grand plaisir, alors qu’on me l’avait décris comme peu mobilisable, poussif, il était crevé à la fin, et il a découvert un trou dans le mur d’un bâtiment, qui jouxtait le court de tennis, à peine 3 cm de diamètre, il regardait dedans puis m’a appelé, c’était la première fois, je me suis approché, il ma montré le trou, on aurait dit qu’il avait découvert un trésor, j’ai regardé et c’était un court de tennis. Je crois que j’ai trouvé le truc pour l’accrocher, avec le tennis. J’y ai souvent pensé à ce moment aujourd’hui quand je me sentais mal (…)
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merde alors, je fais des mauvaises manip, je tape trop vite, peut-être se passe-t-il la même chose dans les trois cas, il s’agit toujours d’aller à sa rencontre. Bonne soirée mon ami.
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Bonne soirée, à demain.
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Bonjour Vincent…
Le bambou à roulettes c’est une super idée, je prends. J’y réfléchissait depuis un moment, d’ailleurs il existe des jardinières déjà équipées de roulettes.
Sinon le rhum planteur c’est pas mal aussi 🙂
Bonne apm, au bar ou au jardin.
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Pingback: La rose – Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)