Prendre son envol

Icarus

Le roi Minos est grand, mais ce n’est qu’un traître,
Lui qui nous enferma déloyalement ;
Mais cette lourde porte, en se refermant,
De monter vers le ciel nous a laissés maîtres.

Je me sens plus léger qu’un oiseau champêtre,
Je vais donc m’approcher du clair firmament ;
De mon père j’entends l’avertissement,
Mais j’en fais peu de cas, je me sens renaître.

Sa prudence est trop grande, elle est surannée ;
Puisque nous le pouvons, allons jusqu’aux cieux,
Car je voudrais bien, moi, tutoyer les dieux.

Je m’éloigne de vous, rivages sableux,
Déjà par le soleil est ma peau tannée ;
Je ne redoute rien sous ce beau ciel bleu.