Fontaine tiède

fountain

Cette ville est presque endormie,
Sauf quatre pigeons langoureux ;
La fontaine est leur grande amie,
Dont le bruit leur est savoureux.

Le temps s’est mis à l’accalmie,
L’air est doux dans les coins ombreux ;
Ici nul tort, nulle infamie,
C’est assez simple d’être heureux.

Chante ton chant, fontaine tiède,
Ta rengaine qui nous obsède ;
J’écoute et je n’écoute pas.

Je vois, à travers mes paupières,
Le rouge soleil du trépas ;
Mon coeur est froid comme une pierre.