Quatre océans de solitude
Toile de Gauguin J’ai rêvé que j’étais sur une île déserte, Et que j’avais perdu, piètre navigateur, Mon navire aux récifs traîtres de l’Equateur. Sur l’île je faisais d’étranges découvertes. J’entendais discourir un arbre aux feuilles vertes Qui de toute pitance était distributeur, Et de livres aussi, faits par les bons auteurs ; Et pour dormir la nuit, il donnait des couvertes. Je vis un lac de rhum ambré aux belles plages. Il m’a suffi, d’ailleurs, d’errer sur son rivage, Respirant ses vapeurs, je fus ivre bientôt. Et dans ce double état de rêve et de délire, Mon cerveau mélangeait le meilleur et le pire, Jusqu’au brutal réveil sur le pont d’un bateau.