L’amphore de Diogène

amphora

Acceptant tour à tour la joie et la douleur,
Le sage en un logis plutôt précaire habite ;
Mais sa vieillesse est digne et n’est pas décrépite,
Endurant sans broncher le froid ou la chaleur.

Ce citoyen de Grèce est homme de valeur,
Aussi dans sa poitrine un noble coeur palpite ;
La mort s’en vient vers lui sans qu’il s’y précipite,
Qu’il traite plaisamment de jeune fille en fleur.

Il mange calmement sa soupe réchauffée,
Et sa jeunesse alors lui revient par bouffées ;
Peut-être qu’en ce temps les dieux le trouvaient beau.

Le cynique penseur ne croit pas aux présages,
Mais il lit quelquefois l’amour sur le visage
D’une muse rêveuse, aux abords d’un tombeau.

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