Dévoreur de taureaux

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— Viendrez-vous savourer quelques taureaux, Madame ?
Nous pourrions grignoter quelques béliers aussi ;
De pâtre ni berger, nous n’aurons point souci,
Car je sais insuffler la terreur dans leurs âmes.

— Ce serait malaisé, lui répondit la femme,
Je n’en mangerai point ; mais je vous dis merci.
Le pâtre et le berger qui là-bas sont assis
Sont mon père et mon frère, et je craindrais leur blâme.

En entendant cela, le monstre s’est enfui ,
Faisant quelques arrêts pour boire l’eau des puits ;
Car la belle inconnue décevait son attente.

— Flûte ! On ne sait jamais si ces humains plaisantent,
Je m’en vais avaler la prochaine passante ;
Je vois rire un taureau, ma foi, tant mieux pour lui.