L’Âne et le Prince

ecart-ar-az

Composition de Cochonfucius

Le prince au chef de sable avance à l’aveuglette ;
De la vieille tour d’or, il veut franchir le seuil,
Surpris de ne pas voir de comité d’accueil,
Ni l’aigle, ni le loup, pas même une belette.

Le bel âne volant, dont l’allure est simplette,
S’approche de la tour, plus vif qu’un écureuil ;
Il va jusqu’au sommet, sans installer de treuil,
Sans avoir avec lui corde ni cordelette.

De la tour, quel est donc le singulier attrait
Par lequel ces deux-là sont venus des forêts ?
Serait-ce un grand trésor, qu’ils espéreraient prendre ?

Un ermite avisé a-t-il guidé leurs pas
Vers ce magique lieu ? Non, je ne le crois pas ;
Tout au plus ont-ils su que la tour est à vendre.