Les ânes rient

2-anes

Composition de Cochonfucius

Deux ânes, détachés de leurs lourdes charrettes,
Sous l’arbre verdoyant prennent un bref repos ;
Le plus vaillant des deux, encore assez dispos,
Disait : Ça fait du bien, vois-tu, quand ça s’arrête.

Je les vois, bavardant, grignotant de la mousse,
Se racontant aussi des blagues d’autrefois,
Ou même se moquant, ânes de peu de foi,
Du curé du village à la rouge frimousse.

J’aimerais être un âne aux charmantes oreilles,
Arpentant les jardins comme un lièvre géant,
Ne disant rien, jamais, sur l’être et le néant,
Mais bien sur le persil, et sur la tendre oseille.