Chapitres

erable
Composition de Cochonfucius
Un vieux chercheur, à l’ombre d’un érable,
Depuis neuf jours, compose un long traité
Sur le Réel et sa mobilité.
En imitant ses Maîtres vénérables,
Il dit l’Étant et ce qui a été.En écrivant sous la vaste ramure,
Il songe au sort qui fut celui des rois,
Comment ils sont changés en chiens, parfois,
Comment certains, à ce que l’on murmure,
Portent le deuil, le soir au fond des bois.

C’est inspiré par Leconte de Lisle
Qu’en quelques vers son texte il découpait.
Un relecteur en lisant se marrait,
Il en trouvait la langue un peu facile
Et le substrat vraiment pas bien épais.

À chaque page, il éclusait sa bière.
Au bout d’un temps, il se sentit bien lourd.
De son esprit l’aventureux parcours
Se trouvant pris au piège d’une ornière,
Il transcrivit un très obscur discours.

La nuit s’en vint, avec sa lune bleue.
D’un lumignon, le Maître s’éclaira,
Et le Traité en longueur s’étira.
On entendit, dans ce coin de banlieue,
Une chanson que chantait Fortunat.

Dans la banlieue pourrie où rien ne bouge,
Un érudit commente maintenant
Le grand traité aux mots tourbillonnants.
Il trace en marge, à longs traits d’encre rouge,
Sa prose autour du texte rayonnant.

 

 

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