Clavier préhistorique
J’avais ce bel outil posé sur une table :
Machine sur laquelle on tapait, pour de bon !
C’était plus amusant qu’apprendre des leçons,
Les gestes étaient ceux d’un auteur véritable.
Certes, ma main, parfois, écrivait dans les marges :
C’était pour prolonger ce jeu de l’écrivain
Qui retouche son oeuvre, et ce n’est point en vain :
La page s’embellit de ces fines surcharges.
Même, j’avais chargé un rouleau de papier
(Pris au téléscripteur) de nourrir la machine ;
Et, patient comme sont les scribes de la Chine,
Je le couvrais de texte, et j’y prenais mon pied.
Tout est loin, vieux clavier, vieux écrits, tout s’efface ;
Je n’ai rien conservé de ces balbutiements
Dont peut-être, plus tard, j’écrirai le roman,
Car mon esprit, sans doute, en conserve la trace.
Voir
http://marieliane.wordpress.com/2011/04/16/tu-mas-dit-si-tu-mecris/
ainsi que
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=cendrars/lettre
et aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/01/10/azerty-2014/
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Trés beau poème qui évoque pour moi Hemingway, écrivant à Key West sur ce genre de machine…Et puis les instruments d’écriture sont comme ceux de la musique, toujours beaux et intimidants. L’ordinateur a peut être tué cela. Je ne sais qu’en penser.
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Loisir vespéral
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Soirées hivernales ;
Trois retouches dans un livre,
Pour passer le temps.
Pierrette en Héraldie
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Pingback: La machine à voyager dans le temps – Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)