Pour chanter

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Toile d’Hélène Fleury

Le long d’une rive, un ondin 
Marchait dans la senteur des roses, 
Chantant des airs de baladin. 

Une rose apprit la chanson 
Et dans son coeur la tint enclose, 
Bien forcée d’en taire le son. 

Un âne survint en ces lieux ; 
De la rose il fit sa pitance 
(Ce n’est pas ce qu’il fit de mieux). 

Maintenant cet âne est chanteur, 
Et sur cet air unique, il danse, 
Le psalmodiant avec lenteur. 

La fée ne veut point vivre avec 
Ce quadrupède mélomane : 
Elle préfère un joli mec. 

Que faut-il pour chanter, le soir ? 
Un ondin, une rose, un âne 
Et quelques amours sans espoir. 

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