Éloge confraternel

artaud

René Char vers Artaud se tourne comme un frère ;
Il nous fait admirer cet être de lumière
Dont le rire inquiétant pourrait nous faire peur,
Ainsi qu’un bruit de foudre en un soir de torpeur.

Il montre aussi comment cette voix se fait douce
Plus que dans un sous-bois ne l’est la verte mousse.
Il montre cette main, arme d’imprécation,
Pour laquelle point n’est besoin d’explication.

Char, c’est à ton honneur de relever Artaud.
Pour voguer dans le rêve il te lègue un bateau
Qui se déplace vite, au vent de la colère :
Et ne le confonds pas avec une galère !