Pays imaginaire

Humble fleurette

J’ai rêvé que j’allais au Pays de Beauté.
Tout le monde était beau, c’en était effroyable ;
Tout en circulant dans ce monde peu croyable,
J’étais aveuglé par d’innombrables clartés.

La nuit ne faisait point, là-bas, l’obscurité ;
Mille feux provenaient de sources admirables.
Même si, au début, c’était bien agréable,
L’esprit finissait par s’en trouver agité.

Mieux qu’un riche bouquet me plaît l’humble fleurette,
Mieux qu’un violent désir, la paisible amourette ;
Le sublime est, pour moi, trop empreint de rigueur.

Quand du rêve se fut dissipé le nuage,
Je souris de revoir d’ordinaires visages,
Me disant en moi-même : « Ils ont vraiment du coeur ».

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