Un érudit
Toile d’Armand Goupil
Un érudit cherchait le lieu natal d’Homère ;
Il interrogeait donc des gens dignes de foi ;
Avec Alphonse Allais un peu de bière il boit,
Parlant de ce grand barde et de sa digne mère.
« L’état civil fut-il établi par un maire ? »
Alphonse, le subtil, doute que cela soit ;
Nulle cité, jadis, n’avait de telles lois,
Beaucoup de papyrus ne furent qu’éphémères.
Or, puisque nous savons que ce n’est pas Athènes,
Nous pourrons bien choisir Allaure, c’est tout vu.
Foi d’Alphonse, je dis que la chose est certaine.
Ne soyez pas surpris par ce nom imprévu,
« Homèr’ d’Allaure » est dit par un grand capitaine
Quand il se voit perplexe, ou pris au dépourvu.
Voir
http://www.google.fr/search?q=%22Alphonse+Allais%22+%22huiti%C3%A8me%22+%22d%27Allaure%22
ainsi que
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=peguy/l-aveugle
et aussi
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/eve-2
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Voir aussi
Bref dialogue avec Alphonse
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http://www.forum-metaphysique.com/t4716p40-pour-que-la-poesie-jamais-ne-meure#221884
et
Alphonse : Complainte amoureuse
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Oui dès l’instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur le champ, vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis ?
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre, que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes,
De sang-froid voir ce que je mis.
Ah! Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez
Et qu’enfin je m’opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassiniez !
Cochonfucius : Romance contrefactuelle
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Comme je vous avais souri,
Au grand galop vous accourûtes.
Un peu de vin je vous offris
Que bien rapidement vous bûtes,
Et dans cet état un peu gris
Certainement vous vous complûtes.
Puis dans le fin fond de Paris,
Regagner vos quartiers vous dûtes.
Aux alentours de mon abri,
Jamais plus en vue vous ne fûtes.
Donc le sort fit que j’abrégeasse,
Que plus vous ne m’accostassiez,
Sans que trop je m’en inquiétasse,
Non que vous m’indifférassiez…
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Charles Péguy
L’Aveugle I/II
———
Sept villes se vantaient d’avoir produit Homère.
Mais il n’était pas né dans les sept à la fois.
Smyrne l’avait nourri dans le fin fond des bois.
Chios l’avait bercé dans les bras de sa mère.
Colophon n’en tira qu’une gloire éphémère.
Salamine avec lui brisa le roi des rois.
Rhodes l’avait trempé dans le respect des lois.
Argos l’avait frotté du sang de la Chimère.
Nous le donnerons donc à la septième Athènes,
La seule où l’on soit sûr qu’on ne l’ait jamais vu.
Les naissances d’avant sont toujours incertaines,
Les fils d’après font seuls que le père est pourvu.
Père, voici tes fils, tous ces grands capitaines,
Et le cortège unique une fois entrevu.
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