À l’impérissable poésie

Cabanel Alexandre   1823 - 1889

Toile d’Alexandre Cabanel

Aimons la poésie, car ce n’est point un leurre,
Même si quelques vers sont parfois mal fichus ;
Elle nous réconforte et nous distrait à l’heure
Où, las du quotidien, nous nous sentons déchus.

Le rhapsode qu’un doute à son pupitre effleure
(Car il s’est élancé par des chemins ardus),
Il ne nous convient pas qu’il proteste ou qu’il pleure,
Ni qu’il change son chant pour des cris éperdus.

Qu’il suive lentement, de sa plume pensive,
La lente progression ; que son âme passive
Laisse venir les mots qui montent de son coeur ;

Qu’il retrouve en esprit ce visage de femme
Lui faisant désirer de brûler dans les flammes
Et d’aller au combat qui n’a point de vainqueur.

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