La licorne en reine déguisée

Venus-of-Urbino

Toile du Titien

Puis la licorne, en reine déguisée,
Attend le roi dans son grand lit carré.
Son coeur qui bat d’amour démesuré
Conçoit en lui les plus hautes visées.

Sur l’oreiller sa crinière est posée,
Guettant l’entrée du monarque honoré ;
La chambre baigne en ces reflets dorés
Et en fragrance hardiment composée.

Aux quatre coins du lit, des pommes d’or,
Un élément naïf dans le décor
Auquel, lecteur, tu peux bien condescendre.

Le roi, pourtant, n’est point là. Quel tourment,
La longue nuit qu’elle passe à l’attendre ;
Chez la marquise, il soupe, ce gourmand.

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