À la sixième tournée du troisième paradigme
Assemblage de Cochonfucius
À la sixième tournée du troisième paradigme, un épouvantable orage désola le potager de Piaf-Tonnerre. Des taches de rouille horribles ou charmantes se produisirent sur les outils de jardin.
Un arrosoir (rien à voir avec un fer à repasser) se laissa glisser d’un talus boueux et, peu fier de sa corrosion, alla se loger à quelques longueurs de falzar de la borne Nord-Ouest 33, nommée vulgairement Ardoise-à-Fromage.
L’aspect lisse de l’ardoise affola l’arrosoir pusillanime, qui s’arrêta, vide, cylindrique, troué de rouille.
L’ardoise observa le silence. Sa physionomie était tournée dans l’autre direction. L’arrosoir se disait en lui-même : « Vraiment, je n’ose !… »
Il était bien incapable de faire précéder son amoureux assaut par un madrigal ou un sonnet marotique.
Il employa les ressources d’une imprimante à jointure que Piaf-Tonnerre avait mise à refroidir.
L’ardoise parut d’abord insensible à cet hommage. Elle s’endormait, même.
L’arrosoir découvrit alors une imperfection dans le logiciel de l’imprimante à jointures.
Ici le récit de son illumination transcendante :
Un second orage, par le plus grand des hasards, inonda le sol déjà bien humide.
L’ardoise réfléchit la lueur d’un éclair, et l’arrosoir en fut illuminé.
C’est depuis ce temps-là que les arrosoirs les plus éclairés, pour désigner leur propre personne, utilisent l’expression “ma pomme”.
Voir
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=cros/le-caillou-mort-d-amour
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Pingback: À la sixième tournée du troisième paradigme – Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)