Grondements

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Encre de Alfred Kubin

Tout autour de mon lit j’entends bruire à présent
Le peuple des démons s’ébattant dans la nue
Clarté de leur phosphore ou d’un corps plus luisant
La balance du monde à leurs griffes tenue

Au jardin caillouteux ne vient aucun printemps
Pas un oiseau chanteur n’offre sa voix charmante
Nulle touche de vert depuis assez longtemps
Que des petits démons folle troupe dansante

Au son des grondements menaçants guère n’a
De repos le dormeur contemplant cette image
Le soleil n’est pas rouge il est plutôt grenat
Il semble se montrer du fond d’un marécage

Des cent démons hurlants il entend les appels
Ainsi que les rondeaux que ce soir ils chantèrent
Et le psaume effrayant où leur maître immortel
Prononce le déclin et la fin de la Terre

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