Mandelstam voit une ville
Toile de Remedios Varo
Je reviens en un lieu familier jusqu’aux larmes
Qui vit dans mes vaisseaux et dans mon coeur d’enfant.
Et la ville me dit : Mange donc, revenant,
Mes lumières du soir, si tu es sous leur charme.
Reconnais à présent ce jour sans grande alarme
Mêlant du jaune d’oeuf à du goudron fumant ;
Ma ville, je ne suis pas encore un mourant,
Je veux savoir où sont mes copains de vacarme.
Ma ville, je connais même ceux qui sont morts,
Je peux les évoquer sans honte et sans remords.
Dans les noirs escaliers sonne au creux de mes veines
La sonnette d’un gars qui ne m’ouvrira plus,
De ceux que, dans la nuit, j’ai longtemps attendus,
Rien ne me parlant d’eux, que le bruit de leurs chaînes.
Voir
http://www.forum-metaphysique.com/t4253p360-sagesse-du-pluvian#424284
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Et le texte original :
Я вернулся в мой город, знакомый до слез,
До прожилок, до детских припухлых желез.
Ты вернулся сюда, так глотай же скорей
Рыбий жир ленинградских речных фонарей,
Узнавай же скорее декабрьский денек,
Где к зловещему дегтю подмешан желток.
Петербург! я еще не хочу умирать:
У тебя телефонов моих номера.
Петербург! У меня еще есть адреса,
По которым найду мертвецов голоса.
Я на лестнице черной живу, и в висок
Ударяет мне вырванный с мясом звонок,
И всю ночь напролет жду гостей дорогих,
Шевеля кандалами цепочек дверных.
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Fleur post-soviétique
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L’Empire est métamorphosé
En un étrange composé ;
Ainsi, disent les optimistes,
Les pouvoirs y sont mieux dosés.
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Pingback: Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)
Ville sans tavernes
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Tous les taverniers se reposent,
Certains d’entre eux des vers composent,
Les autres font de la musique ;
À leur labeur la loi s’oppose.
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