Derniers instants

old man

Photographie d’Henri Belhaire

Le soleil, sur sa fin, ne peut qu’être fugace,
Sa lumière pâlit, rougit et s’obscurcit.
Sous le ciel qui déjà se rapproche et noircit,
Il écoute, rêveur, le bruit du temps qui passe.

La grêle abat les fleurs et la brise les chasse,
Et, de notre existence, il doit en être ainsi :
Les mots, sous le clavier, deviennent indécis
Et forment d’autres mots sous les doigts qui se glacent.

Quel être que le nôtre, illusion du néant,
Et faible d’autant plus qu’il se pense géant;
Ne soyons point surpris que douleur lui advienne.

Le soleil, sur sa fin, pourtant, reste un soleil,
Gardant le souvenir, dans sa nuit sans éveil,
D’un semblant de douceur du passé, qui fut sienne.